Le Double Sens dans les genres de la photographie surréaliste
1- Claude Cahun “[Autoportrait]” (1927)
Lucie Renee Mathilde Schwob était une femme juive issue de la noblesse, nièce de l'écrivain Marcel Schwob, qui changea son nom en Claude Cahun pour profiter de l'ambiguïté du prénom Claude. En revanche, Cahun a été choisi en raison du nom de famille de son grand-oncle. En 1932, il rencontre André Breton à Paris et s'engage dans le mouvement surréaliste. Il est également en contact avec des auteurs tels que Man Ray et Robert Desnos.
Dans cette photo on peut observer sa figure, habillée en homme, mais au même temps en femme. L’autoportrait montre une personne maquillée, en représentation de la femme, mais la coiffure est court, en représentation de l’homme. Aussi, le torse est plat, cachant les seins de Cahun, comme contradiction dans le corps de la femme. Avec un fond sombre et une figure claire de l'auteur, l'importance accordée à cette ambiguïté de genre.
Son travail est basé sur l'exploration de l'identité et s'appuie sur l'autoportrait. Cette question est d'une grande importance dans ce qui a été les annees folles. L'inégalité entre les sexes est brisée et les questions d'identité commencent à émerger. Qu'est-ce qui est propre aux hommes? Qu'est-ce qui est propre aux femmes? L'œuvre est une revendication sur la même autrice.
2- Brassaï “Un costume pour deux, bal du Magic-City” (1931)
Brassaï, de son vrai nom Gyula Halász, est un photographe et artiste franco-hongrois né en 1899 et mort en 1984. Il est surtout connu pour ses photographies de la vie nocturne parisienne, en particulier dans les années 1930 et 1940.
L'œuvre intitulée "Un costume pour deux, bal Magic City" a été prise par Brassaï vers 1931. Il s'agit d'une photographie en noir et blanc montrant un jeune couple passionné lors d'un bal. L'image s'inscrit dans le genre de la photographie de la vie nocturne et reflète l'énergie et la sensualité de la scène.
Le couple est élégamment vêtu et le titre suggère qu'ils partagent une tenue pour deux. L'atmosphère de Magic City, un lieu de divertissement et d'amusement, est perceptible dans l'image. Le faible éclairage, les ombres et la proximité des amants créent une atmosphère intime et mystérieuse. En outre, il joue avec les stéréotypes de l'époque, tant par le fait que le couple est composé de deux hommes, que par l'utilisation des vêtements et la pose, qui nous fait confondre les corps masculins avec les figures féminines.
3- Max Ernst “La Santé par le Sport” (1920)
Cette œuvre a été peinte par Max Ernst (Maximilian Maria Ernst), considéré comme une figure clé du mouvement Dada et du surréalisme. Dans toutes ses œuvres, il a cherché le moyen idéal d'exprimer, en deux ou trois dimensions, le monde extradimensionnel des rêves et de l'imagination et il joue avec l'union des formes animales et du corps humain, qui nous amène à nous interroger sur la nature de l'image
Dans son travail “La Santé par le Sport” il joue avec une idée onirique dans laquelle elle mélange des éléments de la nature, communément associés au féminin, avec un corps masculin. D'autre part, cette photographie montre un corps masculin semi-nu, ce qui rompt avec le stéréotype de l'époque, la plupart des photographies ou portraits montrant des corps féminins.
Non seulement elle nous fait voir des figures animales, comme le papillon sur sa tête, mais elle brise aussi les stéréotypes, car le papillon ne symbolise pas la masculinité.
4- Man Ray “La prière” (1930)
Cette œuvre appartient à Man Ray, , est un artiste plasticien américain qui a passé la majeure partie de sa carrière à Paris, en France, Il a apporté une contribution importante aux mouvements dadaïste et surréaliste. Il était connu dans le monde de l'art principalement pour ses photographies d'avant-garde, et était également un photographe de mode et de portrait renommé.
L’image fait partie de sa Collection Privée des photos de son assistante Lee Miller, est une image originale, dans laquelle on peut voir un corps féminin, l'esprit crée une figure phallique. Man Ray utilise les formes et l'éclairage pour créer des images dans l'esprit du spectateur et affirmer qu'il n'y a pas de différence entre le corps de l'homme et celui de la femme parce que dans une partie sexualisée de la femme, on peut trouver une figure masculine
Cette œuvre, connue sous le nom de “La prière”, est intitulée ainsi parce qu'à travers la forme féminine, l'auteur parvient à nous faire imaginer qu'une personne est en train de prier, ce qui est impensable pour l'époque, car le mélange d'un nu avec l'environnement religieux était inconcevable.
5- Man Ray “Anatomies” (1929)
Cette photo a été prise par Man Ray (Emmanuel Radnitzky), un photographe célèbre par ses photos de nu à double sens. L’image fait partie de sa Collection Privée des photos de son assistante Lee Miller. C'est une image originale qui représente une forme phallique avec le corps de la femme, une ressource très utilisée dans ses oeuvres. Pour tout ça, on peut déduire quelle caractère de l’image c’est faire une critique satirique.
L’auteur joue avec le premier plan pour montrer l’importance de la forme, et aussi il utilise les couleurs sombrées, le blanc et le noir. On aperçoit différents contrastes pour créer une confusion dans l’esprit du spectateur. Avec le contour, en jouant avec la forme de la mâchoire féminine, la silhouette du gland se dessine. Le cou désigne le tronc du pénis, comme s'il était en érection, de la même manière que la femme regarde vers le haut, car l'important n'est pas son visage, mais la forme de son cou et de sa mâchoire.
Pendant les années folles il y avait une révolution sexuelle symbolisant la libération de la société après la Première Guerre Mondiale, qui a produit l’apparition des oeuvres de ce type. Le message de cette image peut être qu’il n’a pas de différence entre les deux genres. Nous pouvons rencontrer des formes masculines dans les corps féminins et vice versa.
6- Man Ray “Le violon d’Ingres” (1924)
Cette photo en noir et blanc a été réalisée par l'artiste d'origine américaine Emmanuel Radnitzky (plus connu sous le nom de Man Ray). Cet artiste a été pionnier et le fondateur des premières expositions surréalistes.
"Le violon d'Ingres" est une photographie datée de 1924 pour laquelle cet artiste est considéré comme l'un des meilleurs de ce mouvement pour avoir provoqué érotiquement la société avec le corps d'une femme transformé en instrument à cordes. Cette photo est prise sur un fond noir et la muse est aisse, nue et retournée, avec un turban et une boucle d'oreille très extravagante. Cette photographie reflète une double lecture de la façon dont la réalité peut être modifiée en utilisant la métaphore visuelle à travers d’un miroir.
La protagoniste de cette œuvre d'art est modèle, chanteuse et actrice qui était la maitresse de Man Ray et la muse de cette importante photographie.
7- Brassaï "Fille de joie, chez Suzy, de dos, devant miroir" (1932)
Brassaï, est un artiste hongrois qui a vécu une grande partie de sa vie à Paris. Il aimait capturer l'essence des rues de Paris et s'est mis à photographier des objets, des lieux, des portraits, des graffitis...
Cette photographie en noir et blanc s'intitule "Fille de joie, chez Suzy, de dos, devant miroir" et est datée de 1932. Elle représente une femme devant un miroir (comme l'indique le titre), vêtue d'une simple jupe, dans une maison close.
Le jeu de lumière et l'expression physique de la muse peuvent provoquer un sentiment de morosité ou de tristesse. La scène reflète la dualité de la réflexion (vie publique et vie privée) et de l'introspection. Le titre évoque la profession de travailleuse du sexe, thème récurrent dans l'œuvre de Brassai.
La photographie est réputée pour la sensualité de la quasi-nudité et sa capacité à transmettre une atmosphère intrigante et mystérieuse, laissant les spectateurs spéculer sur les raisons d'une telle expression corporelle.
Il est clair que cette œuvre en dit long sur la dualité et la réalité de la société de l'époque.
8- Man Ray “Nu penché vers l'avant” (1930)
Man Ray est l’auteur de cette image réalisée en 1930. Son titre est le plus simple, c’est une description de l’image: “Nu penché sur l’avant”. Avec elle, Man Ray entend montrer le double sens et en même temps libérer le désir. Il utilise l'ambiguïté du genre pour montrer un animal ou une figure phallique, associés au masculin. Pour ce faire, il utilise le dos de la femme, mais aussi ses bras et ses jambes, pliés mais non cachés.
Sur l’image on peut observer la figure de la dame rétrécie, ne montrant que l'arrière-train et la forme des fesses. Il s’utilise un plan haché et un jeu d’ombres en noir et blanc, que dissimulent le cou et une partie des membres. D’ailleurs, l’image est symétrique, c’est-à-dire, le côté droit de l'image est proportionnel à le côté gauche, et le dos est la séparation entre les deux côtés.
Cette image transmet une figure masculine par l’intermediaire d’une femme, dans ce cas, un gland et une partie d'un pénis. Le corps et l'âme sont unis et ne représentent pas un amour impur pour la figure féminine en ce qui concerne le surréalisme. De plus, les jeux d'ombre et de lumière créent un effet mystérieux. Une sorte de bête à deux cornes est également visible si l'on retourne l'image. Comme s'il s'agissait d'un crâne d'animal. Cela contribue à montrer cette sexualité et cet érotisme comme s'il s'agissait d'une bête, des concepts qui vont de pair. Le double sens de l'image est ce qui la représente.
9- Brassaï “Nu nº 49” (1933)
L’auteur de cette œuvre est Brassaï, un photographe franco-hungrois. La photo a été réalisée en 1933 à Paris. Dans sa muse, il représente des figures masculines avec le corps humain. Un grand nombre de ses images ont été publiées dans le journal surréaliste "Le Minotaure”.
Dans cette image on peut voir un corps feminine sur un lit, mais seuls les seins, le torse et les cuisses sont visibles. En utilisant de la lumière et des ombres, les mamelons, les cuisses et l'abdomen sont les éléments qui ressortent le plus, plus éclairés parce que l'auteur veut leur donner plus d'importance. La figure phallique est plus facile à voir si vous retournez l'image.
Chaque pli de l'abdomen divise les parties du pénis, de les cuisses par le biais des testicules, l’abdomen comme le la tige du pénis, et les sens comme le gland.
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