Les collages de Max Ernst

Présentation du contexte, de l’auteur et de sa technique

Au début des années 1920, le mouvement surréaliste cherchait à en finir avec la pensée rationaliste. Pour les surréalistes, l’être humain devait établir une nouvelle relation avec le monde. Par conséquent, Max Ernst (Brühl, Allemagne, 2 avril 1891 - Paris, France, 1 avril 1976), artiste fondamontal dans le mouvement, a exploré l'inconscient, le monde onirique et les tabous dans ses romans: La femme 100 têtes, Rêve d’une petite fille qui voulut rentrer au Carmel et Une semaine de bonté.

L’artiste suivait une procédure très caractéristique pour faire ses collages: il détournait des images trouvées dans différentes sources, comme des romans populaires, des journaux de sciences naturelles, des feuilletons du XIXe siècle… Après, il exploitait la coïncidence des images et créait un effet poétique à travers la parfaite coupure et adhérence des images dans un tableau pour qu’elles forment une seule et même image.  Comme résultat, le produit paraît choquant pour le spectateur. 


Le premier roman (1929)- La femme 100 têtes -raconte l’histoire de l’évolution humaine. Le protagoniste vit les différentes étapes de la vie (l’enfance, l’adolescence, l’étape adulte, qui expérimentent l’amour, le désamour et ses conséquences: le crime) et il meurt. Après, il ressuscite, concept lié à l’éternel retour, la constante rénovation du cycle de la vie.


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La femme 100 têtes (1929, collage tiré du chapitre II)

Il s’agit d’un collage. L'œuvre nous montre deux personnages d’époques différentes, une combinaison très répétitive dans les trois romans de Max Ernst. Au premier plan, on aperçoit une figure féminine, qui porte des vêtements qui rappellent à l’époque classique, et une figure masculine, qui par la texture de l'image et de sa tenue, à une époque plus tardive. Aussi, le grand personnage féminin ressort par ses couleurs claires, en contraste avec le dessin des ombres du petit personnage masculin. L'incohérence de la taille variée des personnages se trouve dans le choix d’Ernst d'extraire les images de différentes sources, de sorte qu'ils et le paysage semblent flotter.

En plus, le garçon attrape la femme avec un lasso, comme la légende exprime dessous, qui évoque un grand sadisme, lequel produit de mystère et d’attraction pour le spectateur. 

À l'arrière-plan, on peut voir des vagues qui percutent les roches. En autre, il y a un mât cassé, ce qui peut représenter un naufrage, en évoquant l’ambiance violente dérivée des crimes du désamour. À travers cette œuvre, l’artiste parle des divers étapes de la vie. Pour cette raison, on observe l'image d'une activité faite par un garçon.



La femme 100 têtes (1929, collage tiré du chapitre II)

Il s’agit d’un collage. L'œuvre nous montre sept personnages: une figure féminine, cinq figures masculines et un chérubin. Au centre, on aperçoit une figure masculine, composée par une tête provenant de l’âge classique et un corps similaire au reste des personnages. Cela peut générer un sentiment bizarre au spectateur, en appelant au monde fantastique, propre du surréalisme. Dessous, on peut distinguer un chérubin sans ailes. En ce qui concerne le dessin d’ombrage, le chérubin a des couleurs claires, alors que le reste des personnages, obscures.  

D’une part, l’action se centre en l'exécution de l’homme auquel une autre personne pointe avec un fusil. Par ses expressions faciales, les personnages à gauche sont en contre de cette exécution. D’autre part, le personnage principal est en position de défense, puisque un homme le tient avec les deux bras derrière lui. Cette action pourrait être le fruit du crime dérivé du désamour, le thème principal du premier roman. En fait, le plus probable est que l’image soit tirée d’un roman noire. 

En général, les vêtements sont similaires pour tous les personnages. Grâce aux objets de l’image, comme des tables, des bouteilles de verre… et de la structure de l'établissement, on peut dire que la scène nocturne a lieu dans un bar. 



 La femme 100 têtes (1929, collage tiré du chapitre II)

La femme 100 têtes (1929, collage tiré du chapitre II)

C'est la première image qui raconte la naissance et l'enfance de l'homme, et comme nous le voyons dans cette image, nous nous trouverons dans un environnement éducatif qui est l'une des étapes clés de l'enfance d'un enfant.

Dans cette image, nous voyons trois points d'intérêt, la figure féminine sur le côté de l'image, qui a un style du dessin un peu plus simple et qui manque des ombres, lequel peut indiquer qu'il s'agit d'une époque antérieure en raison de l'avancement de la technique du dessin. Elle porte aussi la jupe ouverte, laquelle peut avoir des connotations sexuelles. Un autre point central est l'histoire des enfants, qui constitue le principal sujet d'information, car elle peut être interprétée comme un acte raciste, parce que l'enfant qui subit l'agression est d'un autre groupe ethnique et pour cette raison il est agressé. 

Le troisième point central, ses enfants en arrière-plan, ainsi que la figure féminine, peuvent être interprétés comme l'enseignant qui ignore la situation, comme c'est le cas pour les camarades de classe qui observent mais n'agissent pas pour les séparer. Aussi, les images sont choquantes parce qu’il rejoint des images illogiques, lequel est propre du surréalisme.



 

La femme 100 têtes (1929, collage tiré du chapitre III)


Ce collage s’appelle: “La culture physique, ou: la mort qui vous plaira”. Dans ce collage il y a deux personnes visibles, un homme et une femme. Cette femme est située dans un aquarium avec plusieurs poissons. L'homme est dehors, entouré par la nature, il se tient droit, se trouve près de l'aquarium et en même temps tient les objets qui ressemblent à des tuyaux.


Cette femme ci est en position semi-agenouillée. On ne peut pas déterminer ses émotions parce que son visage est trop sombre. Elle est dans l'eau entourée par des poissons dans l'aquarium fermé, qui peut indiquer que ce personnage n'est pas pas libre et est piégée comme un animal dans un cage. L'environnement aquatique est normalement lié à la figure féminine et dans ce cas aussi aux spectacles qui étaient populaires à cette époque, dans lesquels on voyait des danseuses dans des aquarium.


En même temps la deuxième personne est dehors et garde la femme. Cet homme est bien habillé et son visage est beaucoup plus visible et clair. On peut déduire que l'auteur voudrait exagérer l'importance de ce personnage et la force qu'il démontre aux spectateurs. L’homme  aussi présente la bourgeoisie, ce qui peut être indiqué par ses vêtements.


Le message que d'après nous on peut déduire, est que la société veut contrôler les femmes et elles sont plus désirable quand elles n'ont pas le voix, emprisonnés et totalement dépendantes des hommes.



Le deuxième roman (1930)- Rêve d’une petite fille qui voulut rentrer au Carmel -raconte l’histoire de Marceline-Marie, une fille de seize ans qui a souffert une agression sexuelle. Elle décide ce qu’elle va faire de sa vie suite son traumatisme. Elle a des rêves incesteux avec son père, le prédicateur et avec Jésus. Après, le crime apparaît. Le petit-ami des rêves de Marceline-Marie l'abandonne, transformé en un monstre organique mécanique. Cette œuvre a le but de critiquer brutalement à l' institution éclesiastique.




Rêve d’une petite fille qui voulut rentrer au Carmel (1930, collage tiré du chapitre I)

Il s’agit d’un collage. L'œuvre nous montre deux personnages, un curé et une adolescente, Marceline-Marie, la protagoniste du roman.

Au premier plan, on aperçoit deux figures qui s'embrassent. La petite fille porte une robe sophistiquée, alors que l’homme porte une veste et des pantalons raffinés. 

Grâce à la légende: Le Père: “Ton baiser me semble adulte, ma fille. Venant de Dieu, il ira loin. Allez, ma fille, continue et…”, on peut affirmer que l’homme est un curé. Concrètement, cet homme est le père de Marceline-Marie. En contraste avec d'autres images d’Ernst, les deux personnages ne semblent pas venir  d’époques différentes, probablement car Ernst voulait faire une critique claire en contre de l’institution éclesiastique, laquelle est le but principal de cette œuvre. Un autre thème que l’image évoque est la critique contre le tabu général de l’inceste, vu que un père et sa fille s’embrassent. Cela est une référence surréaliste à la part obscure du désir du Marquis de Sade, quelqu’un très influent pour les surréalistes. 

À gauche, on peut distinguer des raisins, qui symbolisent le fruit interdit de la religion chrétienne: les temptations, comme les relations sexuelles des membres de l’Église. En plus, on observe une main tenant un verre, qui représente la boisson alcoolique, d’autre temptation.



Rêve d’une petite fille qui voulut rentrer au Carmel (1930, collage tiré du chapitre II)

Ce collage a une légende: Marceline-Marie: "Ma place est aux pieds d'un mari clément”. Le chevalier: « Rêver, s'habiller et bavarder les vendredis malsains »

Dans ce collage on peut voir un homme qui a été crucifié, entouré par quelques femmes et en même temps mangé par les vautours qui l’observent assis sur les roches. Le visage de cet homme est flou et on ne peut pas déduire ses émotions. Le personnage crucifié porte une jupe qui n’est pas une chose acceptée par la société dans cette période, s’il s'agit des hommes.  

Les femmes observent attentivement toute la situation, elles portent des habits très élégants, probablement appartiennent à la bourgeoisie. Alentour semble un peu sombre, ce qui est souligné par le ciel nuageux et les oiseaux de proie. 

Cette pièce critique la religion,  la croyance et l' institution éclesiastique. On peut clairement voir la référence à la bible (Jésus Christ qui a été crucifié), mais aussi il y a des éléments de mythologie grecque (le vautour dont la tâche était de manger chaque jour le foie de Prométhée). Ces deux personnages sont liés à des croyances et souffrent pour l'humanité. Ça représente l’exploitation humaine pour la bonne foi. À cette époque, entre les deux guerres mondiales, tout le monde a commencé à douter de l’institution éclesiastique et du dieu à cause de toutes les horreurs concernant la vie quotidienne et la corruption, par exemple, des prêtres.  



Rêve d'une petite fille qui voulut entrer au Carmel (1930, collage tiré du chapitre III)  

Au premier plan de la photo, occupant toute la partie centrale inférieure de l’image, on peut voir un navire avec des cadavres de personnes suspendus à la proue. Même si l'on essaie d'interpréter, il peut y avoir des significations ambiguës, mais la plus cohérente serait qu'ils sont des cadavres de personnes qui ont été morts pendant le voyage à cause d'une maladie et qui rappellent à Jésus, lequel pourrait être une critique contre l’Église pour la crucifiction injuste des gens. 

En arrière-plan, un ange qui se prend d'un arbre et qui se bat contre un courant d'air.

Également dans le deuxième plan de l'image, mais sur les côtés, à l'extrême droite, on peut voir un gladiateur qui tient dans ses bras une femme qui pourrait être inconscient ou morte. A ses côtés se trouve un cheval blanc qui ne semble pas calme. D'autre part, sur le côté gauche, apparaissent certains éléments naturels comme la flore et aussi un groupe de personnes qui apparemment suivraient le gladiateur, qui pourrait être leur leader.

En regardant les techniques d'ombrage de l'image, le bateau semble avoir plus d'ombres, ce détail attire la vue vers lui, ce qui peut être l'intention de l'artiste parce qu'il la place à l'avant et il occupe  une grande partie de la zone inférieure de l'image.


Le troisième roman (1934)- Une semaine de bonté -critique la bourgeoisie et l’institution éclesiastique en utilisant des animaux qui représentent quelque chose de dangereux pour la société, qui peut dévorer tous les types de pensée. Il est divisé en 5 volumes. Chacun a le nom d’un jour de la semaine, sauf Jeudi, Vendredi et Samedi, qui sont compactés en un pour des raisons économiques.



Une semaine de bonté (1934, collage tiré du dernier cahier: Jeudi, Vendredi, Samedi)

Dans ce collage, il y a des mains qui sont situées sur deux pièces de carton ou papier. En haut de l'œuvre on voit la tête d'un vieil homme volant dans l'espace entouré par des rayons de lumière. La tête est illuminée est on peut voir clairement le sourire de cette créature, qui regarde les mains dedans.

Ça peut indiquer que la tête est le symbole du Dieu et dans ce roman l’auteur critique l’institution éclesiastique qui peut contrôler nos pensées. Les deux mains essaient de cacher quelque chose qui est écrit dans les pièces du papier et en même temps la tête les voit malgré tous les efforts. La tête symbolise le pouvoir que l'église possède et est donc totalement impunie parce qu' aux yeux de la société, les serviteurs du Dieu sont comme les saints et donc ils ont reçu la permission de pêcher.   


Une semaine de bonté (1934, collage tiré du premier cahier: Dimanche)

Une semaine de bonté (1934, collage tiré du premier cahier: Dimanche)

Dans le troisième ouvre, Ernst critique la bourgeoisie et l'église, ce qui peut signifier les positions de pouvoir.

En ce qui concerne le symbolisme, Ernst utilise des animaux pour représenter des éléments qui peuvent être dangereux pour la société, et dans ce cas, nous le voyons avec la tête de lion qu'il associe à l'homme au premier plan et à gauche de l'image. L'image montre également que le personnage de gauche porte un cœur sur sa chemise, le même qu'on trouve sur la boîte, ce qui pourrait signifier que les deux appartenaient au même niveau.

Sur la technique d'ombrage et aux détails, dans ce troisième livre d'Ernst les collages ont plus de clarté dans les dessins, et cela se voit surtout dans les figures qu'on peut voir au premier plan, tandis que celles qui se trouvent à la fin du tableau sont moins définies, ce qui contribue à souligner l'importance des images de la guillotine.











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