Les femmes dans l'œuvre de Dalí

Salvador Dalí est connu pour son art surréaliste intrigant et provocateur, et la représentation des femmes dans son œuvre est un sujet récurrent et fascinant. À travers ces œuvres, nous examinerons les diverses interprétations et significations que Dalí attribue à la figure féminine, ainsi que son impact sur le mouvement surréaliste et sur l'art en général.


Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une grenade une seconde avant le réveil de Dalí. (1944)


Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une grenade une seconde avant le réveil de Dalí. (1944)


La peinture évoque un monde onirique où la réalité est distordue. 

Nous pouvons observer que le tableau est un paysage marin, probablement la côte de Port Lligat.

La femme de Dalí, Gala, est représentée dans bon nombre de ses œuvres. Elle est l'un des éléments les plus importants de cette œuvre. Placée au centre du tableau, endormie et nue sur une plaque de pierre, la scène intrigue par le contraste entre le corps inerte et sensuel de Gala, suspendu comme dans un profond sommeil, et la menace apparente de l'attaque de ces animaux. Sa sérénité et son calme contrastent avec le reste des éléments.

L’œuvre présente des objets et des figures dans des dimensions distordues. Par exemple, en premier plan, on peut trouver des éléments comme la grenade et l'abeille, qui captent l'attention du spectateur dès le premier regard. En arrière-plan, d'autres personnages apparaissent, comme la figure féminine ou les tigres, qui semblent se  fondre dans le paysage environnant, créant ainsi une sensation de profondeur.

Dans l'œuvre, on remarque la grande quantité de symboles différents, de nombreuses interprétations étant attribuées à ces symboles, toutes convergeant vers une lecture profondément érotique. 

La femme de Dalí, Gala, est représentée dans bon nombre de ses œuvres. Elle est l'un des éléments les plus importants de cette œuvre. Placée au centre du tableau, endormie et nue sur une plaque de pierre, la scène intrigue par le contraste entre le corps inerte et sensuel de Gala, suspendu comme dans un profond sommeil, et la menace apparente de l'attaque de ces animaux. Sa sérénité et son calme contrastent avec le reste des éléments.





Le Portrait de Mae West (1934)

Dalí a utilisé à la perfection la méthode paranoïaque-critique. Cette méthode combine à la fois la paranoïa et la critique pour libérer le potentiel créatif du subconscient; c'est une méthode de distanciation de la réalité conventionnelle qui donne naissance à des idées complexes et surréalistes.


Cette œuvre de style surréaliste représente une image de l'actrice Mae West créée par superposition de meubles. Vue sous différentes perspectives, elle change. Les cheveux sont utilisés comme rideau. Les yeux sont représentés par des carrés, le nez prend la forme d'une cheminée au-dessus de laquelle se trouve une horloge et, enfin, la bouche apparaît transformée en canapé. Le fond du visage est peint en rouge pour le mur et le sol de la pièce est en bois.


 L'aspect que Dalí trouve intéressant est l'impact que ce type d'œuvre a sur l'esprit du spectateur, car les scènes apparemment sans lien entre elles sont reliées pour former un ensemble unique qui donne lieu à une composition cohérente et identifiable. Dans cette œuvre, Dalí utilise la "femme démontable", qui évoque l'idée qu'une femme peut être démontée, fragmentée ou traitée comme un objet manipulable en divisant les éléments de son visage, ce qui conduit à une réflexion sur l'identité féminine.





La Vénus de Milo aux tiroirs (1936)


"La Vénus de Milo aux tiroirs" est une sculpture de Salvador Dalí créée en 1936. Il s'agit d'une sculpture en plâtre qui évoque à petite échelle l'œuvre classique célèbre de la Vénus de Milo.


Dans cette version, tout comme dans l'original, la déesse de l'amour et de la beauté pose debout, presque nue avec un drap qui ne couvre que ses membres inférieurs jusqu'aux pieds, également pieds nus. Ce qui attire le plus l'attention habituellement sur la Vénus de Milo, c'est qu'elle manque de bras ; dans cette version de Dalí, ce qui ressort le plus, c'est qu'elle est percée de six tiroirs (sur le front, sur la poitrine, dans la région abdominale et sur la jambe gauche), créant une image surréaliste et très dalinienne. Dalí a commencé à incorporer les tiroirs en 1929 et depuis lors, ils sont devenus un symbole récurrent de son œuvre. Influencé par le père de la psychanalyse, Sigmund Freud, Dalí voulait présenter dans ses œuvres ses théories psychanalytiques selon lesquelles l'esprit humain est rempli de secrets, de souvenirs, de désirs... qui peuvent être analysés et compris à partir de la psychanalyse. Avec ces tiroirs, Dalí représente cette tentative d'accéder à l'intérieur du corps humain.





Couverture pour "Minotaure"


"Minotaure” est une œuvre de Salvador Dalí qui utilise la technique de l'huile et du collage sur carton, et qui a servi en 1936 comme couverture du magazine Minotaure. Dans cette image, plusieurs éléments se distinguent sur un fond noir, le plus important étant la figure centrale d'un minotaure.


La créature mythologique classique connue pour son apparence mi-homme mi-taureau est représentée cette fois-ci avec le corps d'une femme. Le fait d'avoir inversé le genre du minotaure normalement représenté par un homme pourrait être interprété comme une exploration de la sexualité, en fusionnant le masculin et le féminin en une seule figure créant ainsi l'idée d'ambiguïté sexuelle.


D'autre part, les surréalistes ont tendance à établir des relations entre l'animé et l'inanimé, créant des stéréotypes sur la femme représentée comme un objet sexuel. Dans ce cas, nous voyons qu'il s'agit d'une femme (l'animé) stylisée et attrayante qui pose avec la main sur sa hanche dans une posture tordue et exagérée, rappelant un mannequin (l'inanimé). Cependant, ce qui attire le plus l'attention sur son corps est qu'il est perforé comme une étagère (l'inanimé) avec des objets posés dessus (une clé, un verre, une bouteille…). Parmi les objets se trouve un homard sortant du ventre de la femme, un animal qu'il associe à l'image séduisante de la femme. Enfin, nous retrouvons une fois de plus les tiroirs caractéristiques que nous avons commentés dans des œuvres antérieures.





Le grand masturbateur (1929)


C'est l'une des œuvres les plus importantes de Salvador Dalí, qui nous plonge directement dans le surréalisme. C'est une œuvre autobiographique dans laquelle apparaissent beaucoup de ses rêves et obsessions. En effet, dans la grande masse jaune du centre, on distingue le visage de Dalí lui-même, mettant en évidence un nez proéminent et des plumes colorées à la place des cils.


C'est la figure féminine qui attire le plus l'attention, celle-ci semblant sortir de cette masse jaune pour s'approcher de l'homme. Ses épaules nues, son cou et sa tête sont visibles, suggérant qu'elle est prête à accomplir un acte de fellation pour la figure masculine qui se tient debout à ses côtés. Bien que nous ne puissions pas voir la tête ou les pieds de la figure masculine, le reste de son corps est visible et ses jambes semblent être fusionnées avec la masse jaune.


La femme dans cette œuvre pourrait être vue comme un objet de désir ou comme une manifestation des impulsions sexuelles du protagoniste masculin, ce qui pourrait refléter l'obsession de Dalí pour l'exploration de la sexualité et de l'inconscient.


La girafe en flammes (1936)

Une autre des œuvres les plus connues de Dalí. La figure centrale, une femme avec des tiroirs dans le corps, a été révélée pour la première fois au monde en 1936 sous la forme de la sculpture "Vénus de Milo avec des boîtes". Trois figures se distinguent dans la scène, les féminines assumant le rôle principal de la composition, reléguant la girafe, motif du titre de l'œuvre, à un côté sur le plan gauche de la composition.


La femme apparaît comme une figure énigmatique contribuant au caractère surréaliste de la peinture. Dalí joue à nouveau avec l'idée de la transformation et de la fusion des objets inanimés avec des formes humaines, créant une sensation de confusion et de bizarrerie chez le spectateur. La figure centrale est présentée en ouvrant son corps comme une commode, il existe plusieurs interprétations sur les tiroirs, mais ils pourraient par exemple refléter les couches du subconscient humain. La deuxième figure, similaire à la première, se distingue par les piquets qui dépassent de sa tête. De plus, dans ce cas, elle tient un morceau de viande. Malgré leur déséquilibre, les figures conservent une élégance stylisée, se soutenant sur des béquilles, un élément récurrent dans les œuvres de Dalí. Le ton sombre des figures reflète l'obscurité de la scène représentée.


La girafe en feu est une espèce de monstre apocalyptique évogrant la guerre et ses horreurs.





Danseuse-crâne (1939)


"Danseuse-crâne" est une œuvre à l'huile sur toile réalisée par Salvador Dalí en 1939. Cette image présente en réalité deux images, un autre exemple de la méthode paranoïaque-critique utilisée par Dalí, qui met à l'épreuve l'esprit du spectateur en combinant des éléments qui ne sont pas connectés de manière rationnelle. Dans une première image, nous trouvons une danseuse vêtue d'un tutu blanc et d'une fleur rouge dans les cheveux, étant l'élément le plus coloré de l'œuvre. Superposée à cette image, nous avons une deuxième image d'un crâne. Les orbites des yeux sont formées par les vides laissés par les bras de la danseuse croisés sur la tête, le nez joue avec les ombres du vêtement de la jeune fille et la mâchoire coïncide avec le tulle du tutu.

Quant à la signification, le crâne est un symbole clair de la mort, qui contraste avec la vitalité de la jeune fille dansant à l'intérieur. Ce contraste entre la vie et la mort est un thème récurrent dans l'œuvre de Dalí et ajoute de la profondeur au sens de la peinture. La vie et la mort peuvent être conçues comme deux concepts entrelacés, l'un n'existe pas sans l'autre, ainsi la danseuse danse, vivant inévitablement limitée dans le contexte de la mortalité.





Roses saignantes (1930)


Il s'agit d'une œuvre bien connue du peintre Salvador Dalí, datant d'environ 1930. On y voit une femme appuyée sur un cylindre métallique de telle sorte que son corps nu est exposé ; elle ne semble pas prisonnière, mais repose sur la structure, se soutient et souffre d'une extase d'émotions. L'élément le plus frappant du tableau est son abdomen, dans lequel se trouvent des intestins en forme de roses saignantes qui semblent fondre, d'où le nom de "Bleeding Roses" (roses saignantes).


Dans cette œuvre, les roses ont un caractère symbolique, car elles représentent la sexualité de la femme, le désir qu'elle suscite et le plaisir libéré par l'acte sexuel. Cependant, elles peuvent également symboliser les organes reproducteurs féminins, le cycle menstruel, la fertilité d'une femme ou même un signe de virginité et, en même temps, de violence sexuelle. De nombreux experts l'ont décrit comme "un bouquet de roses rouges fondant au rythme des spasmes du plaisir". D'autre part, la protagoniste de l'œuvre est immobilisée, dans un état de faiblesse et de repos, ce qui suggère un sentiment de vulnérabilité et de fragilité de la femme. 


Les femmes sont souvent représentées de manière érotique dans les tableaux de Dalí, et ses œuvres sont remplies d'éléments symboliques et sexuels qui entourent la composition conventionnelle d'idées absurdes et surréalistes. En plus de représenter la féminité, Dalí incorpore souvent des éléments phalliques dans ses œuvres pour suggérer le désir de sexualité de l'homme. Il en résulte une composition provocante, dotée d'un symbolisme captivant pour le spectateur.



Retrato de mujer apasionada (1945)

      "Portrait de femme passionnée" est une œuvre du peintre Salvador Dalí, datée vers 1945, de style surréaliste. Cette œuvre appartient à la période classique (1941-1989). On y voit les mains d'une femme qui sortent de terre, des mains qui portent les marques de l'âge et du temps qui passe, comme les rides, et Dalí lui-même a placé une montre fondue au poignet de la femme, avec un bracelet doré qui s'accroche à la peau, de sorte qu'elle semble être liée par le temps qui passe. Bien que les mains soient au premier plan de l'œuvre, le paysage, avec ses tons ocre et jaunâtres, ne passe pas inaperçu. Enfin, à l'arrière-plan du tableau, on distingue plusieurs personnages, qui semblent être deux couples séparés l'un de l'autre au loin. 


Tout d'abord, il faut prendre en compte la grande symbolique de cette œuvre, à commencer par les horloges fondues dans la peau de la femme, ainsi dépossédées de leur forme et de leur usage conventionnels. Elles suggèrent une notion déformée du temps, comme s'il s'écoulait différemment. Il est important de mentionner ici Einstein et sa théorie de la relativité, qui a inspiré Dalí dans nombre de ses œuvres, car il a essayé de créer des concepts visuellement complexes et très difficiles à représenter, comme dans le cas de cette œuvre, le temps. Les horloges sont un symbole inconscient de la relativité de l'espace et du temps, mais elles peuvent aussi suggérer le caractère éphémère de la vie, le passage inévitable du temps et la décadence qu'il entraîne. Dans le cas de cette œuvre, le passage du temps détruit inévitablement la beauté d'une femme. 



CARLA ALONSO, CARLA RIVAS, SABELA COUSELO


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