LE DÉDOUBLEMENT DANS LA PHOTOGRAPHIE SURRÉALISTE

 

MAURICE TABARD (Lyon, 12 juillet 1897 - Nice, 23 février 1984)


Sans titre 1929

Collection Robert Shapazian, Fresno, Californie.

Livre: Explosante - Fixe, photographie et surrealisme, HAZAN


Cette photo surréaliste sans titre a été prise en 1929 par Maurice Tabard et fait partie d'un ensemble de photographies du même auteur où l'on peut voir l'ombre d'un escalier. Cette photographie a été prise en utilisant la technique photographique de la double exposition. Grâce à cette technique photographique, une image est exposée deux fois et les deux prises de vue sont fusionnées en une seule photographie, ce qui est possible grâce à l'utilisation du système analogique. Ainsi, dans une seule image, nous pouvons apprécier deux éléments juxtaposés, ce qui creé un effet surréaliste, un espace de rêve par le jeu d’ombres et de doubles. Dans cette photographie, on peut voir une double exposition de l'image d'une femme habillée confrontée au corps d'une femme nue, ce qui donne à la photographie un aspect de rêve en capturant cette dualité du corps de la femme. Dans cette capture, Tabard joue avec les surplus grâce à un éclairage frontal qui rend visible l'ombre d'un corps de femme nue en même temps que l'ombre de l'escalier qui caractérise cette série de photographies. Derrière ces ombres se trouve une femme vêtue sur le côté gauche qui regarde vers le côté droit où se trouve un corps de femme nue. Dans cette œuvre, l'auteur établit une opposition entre la femme et l'ombre qui la surplombe avec le corps nu, soulignant la façon dont les corps envahissent l'espace, tout en cherchant à déstabiliser la perception de celui qui regarde la photo, démontrant que derrière une forme, il peut y avoir une autre forme.





Tête au chapeau oeil double 1929

Livre: Explosante - Fixe, photographie et surrealisme, HAZAN


La double exposition est une technique photographique dans laquelle une image est exposée deux fois, fusionnant les deux images en une seule. Ainsi les deux images sont juxtaposées pour en créer une nouvelle. Cette technique a été réalisée grâce à l'utilisation du système analogique. Cette photographie de Maurice Tabard, intitulée "tête au chapeau oeil double" a été publiée en 1929. Sur l'image, on peut voir deux visages de la même femme, l'un plus agrandi que l'autre. On peut en déduire que la dame est heureuse et satisfaite car elle affiche un grand sourire. Cependant, le fait d'avoir placé l'autre image par-dessus donne l'impression d'un visage plus sombre et plus terne. Nous voyons également qu'ils ne sont pas nets, car ils se concentrent sur l'image humaine déformée et cherchent de nouvelles perceptions de celle-ci. Une caractéristique des artistes surréalistes, qui souhaitent que les gens voient et perçoivent d'une manière différente, que ce soit par le biais du monde des rêves ou de l'hypnose. Ceci afin de déstabiliser la perception de la réalité de chacun.






Georges Pomiès 1929

Page Web: Centre Pompidou https://www.centrepompidou.fr/es/


La double exposition est une technique photographique dans laquelle une image est exposée deux fois, fusionnant les deux images en une seule. Ainsi les deux images sont juxtaposées pour en créer une nouvelle. Cette technique a été réalisée grâce à l'utilisation du système analogique. Cette photographie de Maurice Tabard, immortalisant George Pomies, a été publiée en 1929. Sur cette photo, on peut voir deux images superposées, un homme qui danse et le même homme avec des expressions qui nous donnent une idée de sa vie intérieure pendant qu'il danse. On devine que l'image principale est le visage car c'est celle qui ressort le plus. On peut voir un air sérieux sur son visage, ce qui peut signifier qu'elle est concentrée ou qu'elle pense à quelque chose de désagréable. Lorsque nous dansons, nous avons de nombreuses pensées qui peuvent être ce qui arrive à l'homme, et il le reflète à travers ses expressions, ce qui caractérise les danseurs. Dans l'image où tout son corps apparaît, il semble danser sur une scène tout en étant pointé par des projecteurs, d'où son visage concentré, car il se trouve probablement devant un public.





Sans titre 1929

Page Web: Centre Pompidou https://www.centrepompidou.fr/es/ 

Cette photographie a été prise par Maurice Tabard en 1929, elle n'a pas de titre et est réalisée avec la technique de la double exposition. La double exposition est une technique photographique dans laquelle une image est exposée deux fois, fusionnant les deux images en une seule. Ainsi les deux images sont juxtaposées pour en créer une nouvelle. Maurice Tabard dans sa photographie  surréaliste  utilise des techniques non conventionnelles telles que la double exposition (comme dans ce cas), l'impression combinée et la solarisation pour produire des images d'un autre monde qui jouent avec la réalité. L'image montre deux mains, l'une à côté de l'autre, la petite et charnue à gauche et la grande et sombre à droite. Il faut ajouter que sous les deux il y a une tache due au déplacement de la main gauche vers la droite.En regardant cette photo, on se rend compte qu'elle a une chronologie de droite à gauche, on en déduit donc qu'elle nous montre le passage du temps d'un humain de l'enfant à l'adulte.De plus, il faut noter que la main de l'enfant est faite de chair qui peut être liée à la vitalité, tandis que celle de l'adulte est faite d'ombre puisqu'elle est plus proche de la mort et qu'il lui reste moins de temps pour cesser d'exister. En même temps il y a une inversion l'ombre a l’air de menacer la petite main, normalement l’ombre est sous l’objet principal. Le clou qui se trouve entre les deux mains peut signifier la marque que quelqu'un laisse sur la vie elle-même ou il peut être comparé à un dernier mouvement de la main avant de mourir, comme si la vie lui échappait lentement des mains.







ARTÜR HARFAUX (Cambrai, 29 mai 1906 - Paris, 1 mai 1995)



Moi et Moi, Dédoublement (1927)

Livre: Explosante - Fixe, photographie et surrealisme, HAZAN


Dans cette photographie surréaliste nommée "Moi et moi" prise par Artür Harfaux en 1927, on peut observer le phénomène du dédoublement. Grâce à cette technique photographique, une image est exposée deux fois, fusionnant les deux clichés en une seule photographie, ce qui est possible grâce à l'utilisation du système analogique. De cette manière, deux éléments juxtaposés peuvent être vus dans une seule image, ce qui fait apparaître l'élément surréaliste de l'onirisme et les mondes occultes auxquels ils aimaient accéder par le sommeil, l’hypnose ou la consommation de substances. Dans cet autoportrait d'Artür Harfaux, on peut voir un dédoublement du corps de l'artiste devant un mur éclairé par la droite. Dans une forme plus nette, Artür est représenté assis sur le sol dans une veste de costume, les yeux fermés, tandis que dans une forme plus discrète, nous voyons à nouveau le photographe, mais cette fois-ci debout, sans veste de costume, les yeux fermés et les bras levés au-dessus de son propre corps assis. Dans cette œuvre surréaliste, par le biais du dédoublement du même corps, nous pouvons apprécier la reproduction d'un sujet conscient, celui qui est assis, et d'un sujet inconscient, celui qui est debout. L'auteur nous fait ainsi réfléchir sur les différentes façons de voir et comment, à travers la déstabilisation de la perception, nous pouvons élargir les façons de sentir le monde par rapport à des jeux oniriques, les yeux fermés comme dans un état d'inconscience, qui nous permettront d'accéder à un univers intérieur, puisque, comme l'indique le titre de l'image, il s'agit de deux versions de l'auteur lui-même.







JEAN MORAL (Marchiennes, 7 juin 1906 - Montreux, 29 décembre 1999)



Le double (1934)

Page Web: Centre Pompidou https://www.centrepompidou.fr/es/

Cette photographie a été prise par Jean Moral en 1934, elle s'intitule Le double et a été réalisée selon la technique de la double exposition. La double exposition est une technique photographique dans laquelle une image est exposée deux fois, fusionnant les deux images en une seule. Ainsi les deux images sont juxtaposées pour en créer une nouvelle. Souvent, lors du choix d'un sujet, Moral opte pour une recherche du pittoresque. À l'été 1927, Moral rencontre une femme, Juliette, qui deviendra son épouse et son unique muse. L'image nous montre une fille aux cheveux courts de profil sur un paysage de plage nuageux dans lequel il y a plusieurs personnes en arrière-plan sur le rivage. Sur cette photographie, le fond de plage nuageuse avec ces gens envahit l'image de cette jeune femme aux cheveux courts. On peut en déduire que cette image représente une femme libre et indépendante mais en même temps on a l'opposition de ses désirs internes. Cette femme se sent en conflit entre sa liberté et sa rébellion pour rompre avec la tradition, mais en même temps son désir de fonder une famille heureuse la fait douter de ce qu'elle veut réellement. Elle nous est montré de profil car de cette façon l'air pensif est mieux observé et en même temps sa tristesse et sa contrariété se reflètent sur son visage.Tous ces sentiments mitigés s'observent également dans le paysage puisque l'on voit un beau soleil qui veut apparaissent mais les nuages ​​Ils sont aussi là, menaçants.






MAN RAY (Philadelphie, 27 août 1890 - Paris, 18 novembre 1976)



Dora Maar 1936

Livre: La Subversión des images, Centre Pompidou https://www.centrepompidou.fr/es/

 

Cette photographie a été prise par Man Ray en 1936, elle s'intitule Dora Maar et a été prise selon la technique de double exposition. La double exposition est une technique photographique dans laquelle une image est exposée deux fois, fusionnant les deux images en une seule. Ainsi les deux images sont juxtaposées pour en créer une nouvelle. La photographie de Man Ray  était une manière de libérer l'inconscient pour façonner des mondes alternatifs, créant une véritable explosion de créativité. Son travail était souvent chargé de signification symbolique avec de nombreuses allusions à l'érotisme et à l'inconscient. L'image montre un jeu d’ombres entre  deux femmes, l'une appuyée contre un miroir et l'autre derrière elle. Cette photographie montre un haut degré d'érotisme et en même temps des émotions fortes comme le désir sexuel, l'anticipation qui y est liée et une grande complicité entre les deux. La première ressent une contradiction avec elle-même à cause de sa condition sexuelle, puisque elle ressent quelque chose pour la femme mais socialement cela n'était pas bien considéré. De plus, si nous regardons attentivement, nous voyons qu'elle porte également une bague, donc on sent qu'elle se sent piégée dans ce mariage. Tous ces sentiments mélangés comme  de manque de liberté, de manque de liberté sociale ,le devoir et sa condition sexuelle peuvent conduire à une distorsion de l'image qu'elle a d'elle-même, c'est pourquoi le miroir  brisé est représenté .





Marquise Casati 1922

Livre: La Subversión des images, Centre Pompidou


Il s'agit d'une photographie surréaliste prise par Man Ray, un artiste visuel américain qui a passé la plupart de sa carrière à Paris. Cette œuvre a été réalisée en 1922 et porte comme titre le nom de la personne photographiée, la marquise Casati, qui était l'une des muses de l'auteur. Cette image a été prise en utilisant la technique photographique du splitting, qui consiste à exposer deux fois une image et à fusionner les deux clichés en une seule photographie, ce qui est possible grâce à l'utilisation du système analogique. Ainsi, dans une seule image, nous pouvons apprécier deux éléments juxtaposés, ce qui provoque l'apparition de l'élément surréaliste de la rêverie dans les images. L'œuvre nous présente un déploiement du visage de Luisa Casati, qui est capturé de la clavicule au sommet de la tête de la femme. Le dédoublement est particulièrement visible dans les yeux de la marquise, car il crée l'illusion que ses pupilles sont étirées, ce qui nous transporte dans un monde onirique très typique du mouvement surréaliste, où, à travers la déstabilisation de la perception humaine, notre propre identité est remise en question. Cela donne lieu à l'apparition de monstres dans les œuvres, comme on peut le voir sur cette photographie.







DORA MAAR (Paris, 22 novembre 1907 - Paris, 16 juillet 1997)



Les années vous guettent 1936

Livre: Explosante - Fixe, photographie et surrealisme, HAZAN

Cette photographie est un autoportrait de Dora Maar datant de 1935 et intitulé "les années vous guettent". Ses photographies étaient contrastées, utilisaient des angles inhabituels et avaient une touche de drame et de réalité déformée. Elle réalise des photomontages et son travail photographique est imprégné d'absurde surréaliste et d'onirisme ; les photographies de cette première période sont presque expressionnistes, avec une teinte dramatique et quelque peu dérangeantes. Son sens inné de l'humour, dont tout le monde parlait, avait un côté macabre. Cette image a été publiée pour la première fois en tant que publicité. On y voit un visage triste et sérieux, ce qui indique qu'il traversait peut-être une mauvaise passe personnelle à l'époque. Les mains sur le visage donnent l'impression qu'il se lamente sur un événement qui s'est produit. D'après le titre, on peut l'interpréter comme la dépression et la solitude dans lesquelles elle sera plongée des années plus tard suite à l'abandon de son compagnon, Picasso, après 10 ans de relation. On peut également faire le lien avec la toile d'araignée, qui symbolise les liens avec sa future union avec Picasso.



ALEXANDRA ESPIÑA, REBECA ESTÉVEZ ET PAULA DOMÍNGUEZ

Comentarios

Entradas populares de este blog

La Performance Dadaïste

Les femmes dans l'œuvre de Dalí